20 octobre 2006

Merci de ce que vous avez fait pour le journal...

Je ne suis pas sûre qu'on l'entende de la bouche de qui que ce soit, cette phrase. Pourquoi cette annonce est-elle arrivée le jeudi 19 octobre? Ce n'es sans doute pas un hasard...

De quoi vous ai-je parlé avec passion tout au long de mes derniers posts? Tout juste! Des élections! Vous imaginez, vous, une boîte annoncer le 5 octobre à ses journalistes CDD "bon ben écoutez, euh... bossez bien sur les élections, parce que c'est la dernière chose que vous ferez sans doute... Le 31 octobre est votre dernier jour de boulot, on ferme Liège et on vous emmerde tous"? Non, ça n'aurait pas été sérieux. Les journalistes des rédactions n'auraient pas eu l'esprit serein pour couvrir convenablement les élections communales.

Ah! Pour ça, ils ont reconnu le travail colossal abattu par les rédac'. A Huy, on peut dire sans se vanter qu'on a souvent été en avance sur le canard d'en face, et même sur toutes les autres éditions de Vers l'Avenir dans le traitement post-élections. Le journal a été plusieurs jour d'affilée en rupture de stock. Mais onze jours après les élections, le climat n'est plus à l'euphorie. Maintenant qu'on a pressé les gens comme des citrons, maintenant qu'il n'y a plus besoin d'une équipe aussi forte et soudée, on fait l'annonce.

Cela fait des semaines que la cheffe d'édition demande des nouvelles du contrat de son salarié en CDD. Elle n'a jamais réussi à obtenir la moindre info. Mais il est clair que depuis des mois, son sort est joué. On ne décide pas sur un coup de tête de ne pas renouveler le contrat de quelqu'un... Tout ça laisse évidemment un goût d'écoeurement en bouche. Je l'ai déjà dit j'en suis sûre, je le répète et je le regrette. Ca laisse aussi comme un goût de désaveu vis-à-vis de la Cheffe, qui n'a appris qu'une demi-heure avant ses journalistes les sombres desseins de la rédaction en chef. Si ça c'est pas un beau signe de mépris et de foutage de gueule, j'y connais rien.

Hier, la journée avait un petit goût d'adieu. La Cheffe nous a tous embrassés comme si c'était la dernière fois. Genre "on vous aimait bien quand même, c'est pas personnel".

Il faudra sans doute quelques semaines avant de digérer l'échec collectif d'une épopée humaine. Celle d'un groupe de journalistes qui ne faisait pas vraiment de différence entre ses salariés et ses indépendants. Après tout, peut-être que c'est un signe. Et qu'un avenir forcément meilleur m'attend ailleurs.

Vers l'avenir? Ouais, mon oeil!

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