14 octobre 2006

Carnet d'élections

Dimanche 8 octobre 10h du matin. La famille se met en route vers le bureau de vote. C'est marrant, les élections, on dirait une messe en moins orienté religion. On y va en famille, on remplit son devoir (et son bulletin de vote), on souffle une fois dehors parce qu'on est content que ce mauvais moment soit passé, et on en profite pour papoter avec les gens qui sont là et qu'on a plus vu depuis des lustres. Et quand ya du soleil, c'est encore mieux. Ya les vieux, qui ne nous reconnaissent plus ("Ah bon? ce sont vos filles?"), les copains qu'on a plus vus depuis un bail ("Quoi tu travailles? Et tu es en ménage??? o_O"). C'est là qu'on se dit que six ans, ça passe vite, et que heureusement qu'il y a d'autres élections pour se voir un peu plus souvent...

Dimanche 8 octobre, 17h. On arrive à la rédac les uns après les autres. Sourires forcés, un peu angoissés. On inspecte les réserves de bouffe et de boissons. La soirée va être longue.

Dimanche 8 octobre, 17h30. Premiers coups de fil dans les différentes communes dont chacun s'occupent. Les premiers résultats partiels tombent, réservant parfois quelques surprises. A Héron, une des communes que je couvre, les résultats définitifs tombent assez vite, plébiscitant le bourgmestre sortant. Certains autres journalistes errent comme des âmes en peine: impossible pour eux de contacter la moindre personne dans les communes qu'ils couvrent...

Dimanche 8 octobre, 18h30. les premiers résultats partiels sur Amay tombent, et la tête de liste socialiste, un "fils de" bien connu dans la région, est en train de prendre une claque. On rigole, on s'exclam, puis on retourne à nos coups de fil. L'information électorale n'attend pas.


Dimanche 8 octobre, 2Oh. Impossible dans ma commune rouge du bord de Meuse, d'avoir encore le moindre résultat... On a commencé à compter très tard. L'écart entre les deux listes serait-il tellement serré? Les journalistes désoeuvrés ouvrent les premières victuailles: des chips et du coca. Le téléphone chauffe et certains pleurent déjà...


Dimanche 8 octobre, 21h. A Andenne aussi, les résultats tombent avec une belle régularité. Mais j'ai de la chance, ils ont une super attachée de presse, qui fait son boulot comme une pro. Toutes les demi-heures, elle m'appelle et me fait un topo de la situation. Le Ps perd un siège, le cdH en gagne officiellement deux (mais trois officieusement, un jour j'expliquerai pourquoi...), le MR en perd un, et écolo reste statu quo. Mais il faut encore attendre un peu pour les voix de préférence et savoir qui sera "échevinable" ou simplement conseiller.


Dimanche 8 octobre, 22h. Je commence à m'impatienter pour les chiffres d'Engis. Ailleurs, ça écrit comme des fous, ça analyse à tour de bras. Et moi? Je suis bloquée. Bah, celles qui s'occupent du Condroz ne sont pas mieux loties, mais c'est frustrant. Je fais quand même le tour de mes contacts pour voir s'ils n'ont pas plus d'infos que moi. Rien. De leur côté encore plus que du mien, la tension monte. Ils n'ont aucun écho de ce qui se passe dans les bureaux de dépouillement. On se ressert en chips et boissons, on commente les résultats dans les autres communes, une bonne âme se dévoue pour aller jusqu'au Quick.


Dimanche 8 octobre, 23h30. Yesss! enfin du neuf dans les bureaux de dépouillement d'Engis! Et c'est la claque: le PS rafle tout, avec un résultat de 70%! Le bourgmestre sortant, à lui seul, fait 1474 voix, le meilleur score jamais enregistré sur la commune. Bon ben voilà, j'ai des choses à écrire... La répartition au conseil, ce sera 13 sièges pour les socialistes et 4 pour l'opposition, soit deux de moins qu'en 2000... Du côté de l'opposition, on ne comprend pas, on met en doute le résultat, et on est KO.


Dimanche 8 octobre, 00h20. "Euuuuuuh, les gars, il paraît qu'on doit avoir fini pour une heure!!" Branle-bas de combat! Personne dans la rédaction n'avait réalisé qu'il était si tard. En une minute, c'est l'effervescence: ça parle dans tous les sens, tout le monde écrit les papiers de tout le monde, on court, on imprime, on vérifie qui l'orthographe, qui les photos. Bref, on s'active.


Dimanche 8 octobre, 01h00. Miracle! Le journal est envoyé! Tout le monde se retrouve autour d'une bière bien fraîche pour fêter ça. Et certains pensent déjà à l'after: va-t-on aller à Hannut faire la fête avec les libéraux, ou à Amay, voir comment ça se passe chez les Ecolos? Ou encore à Huy, voir Lizin tirer la tronche parce qu'elle perd sa majorité absolue?

Moi, en bonne"pas rigolote" que je suis, je suis rentrée chez moi, et je me suis écroulée, na!

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