13 juin 2007

Je ne suis pas digne de faire de la politique, mais dis seulement une parole...

Je suis une journaliste indigne. Jamais je ne pourrais prétendre au titre de Journaliste Politique, tellement prestigieux que j'en ai le tournis rien que d'y penser. Car dimanche, si je suis allée voter, j'ai préféré regarder le tennis plutôt que les premiers sondages "sortie des urnes". Je sais, c'est trop la honte, et ça fait une sale tache sur mon CV de sérieux. Mais je propose que vous fouettiez plutôt PocketGirl qui a fait la même chose, en pire, puisqu'elle n'a pas voté, na!

En bonne petite citoyenne belge (et donc obligée de voter), je me suis rendue aux urnes dimanche matin. J'avais pas vraiment le choix, ni de mes actes, ni du moment, puisque je bossais aussi l'après-midi. Enfin, comme dit ma mère "j'aime encore bien parce que c'est une des rares occasions de revoir des gens qu'on ne voit plus jamais!".

Une fois au boulot, mon cerveau est branché "finale messieurs de Roland-Garros" dès le début. Telle un cochon cherchant sa truffe, je me mets en chasse d'une télé ousqu'on est bien et tranquille pour regarder le tennis (et où j'ai pas trop trop l'air de glander). Le poste des agences internationales me convient donc très bien. D'un sourire enjôleur, j'expédie le malheureux journaliste qui s'en était occupé jusque là au desk intérieur. A lui les coups de fil de correspondants, les meurtres, les démissions, les traductions et... les élections; à moi le tennis, le tennis, et aussi parfois quelques dépêches à relire. Le bonheur selon Sophie.

A 15h00 pétantes, je me visse le casque sur les oreilles (pour pas faire trop de bruit) et je m'apprête à palpiter de concert avec les spectateurs du court Philippe Chatrier. Peu m'importe, franchement, que sur l'autre chaîne publique, l'émission "spécial élections" ait commencé elle aussi. Après tout, on n'attend pas les premiers vrais résultats avant 17h00. Rapide coup d'oeil dans la rédac': ça roule à fond pour la balle jaune. Ouf! Mon honneur politique est -provisoirement- sauf!

Au risque d'en décevoir une bonne flopée, mon chouchou à moi dans la finale, c'est Nadal (en plus c'est tout pile pour le slogan, zavez remarqué?). Je trouve ça romantique que ce soit les deux mêmes personnes qui gagnent chez les hommes et chez les femmes trois années de suite; je trouve ça romantique aussi que Federer ne soit pas encore arrivé au bout de son Graal: choper enfin le Grand Chelem. C'est une idée follement romantique, vous ne trouvez pas?

Ouais, Nadal, je l'aime bien. J'aime son regard de tueur et de Sioux en même temps. Ya juste la remise-de-slip-en-place qu'est pas sexyglamour chez lui. Le reste, c'est top. Alors pendant trois heures, je me suis régalée. Et j'ai à peine relevé le casque quand un de mes collègues, qui s'était, lui, branché sur les élections, m'a demandé où en était le score. Pour la forme, je me suis informée du score de son côté. Puis j'ai replongé dans le tennis.

C'est comme ça que, un peu après 17h00, j'ai appris par l'AFP que Yves Leterme, président des sociaux démocrates flamands, était le grand gagnant des élections belges. Que le parti libéral, en Wallonie, cartonnait également. Mais que le PS faisait grise mine. Au même moment, Nadal menait deux manches à une contre Federer. Je n'allais tout de même pas zapper, si?

Ce n'est qu'une fois le match et les discours terminés que j'ai regardé la soirée électorale. J'avais vérifié, hein! pour les discours. Du tennis, on était passé à la Formule 1 et ça.... comment dire?... j'y suis totalement hermétique. J'préfère la politique. Après, je me suis rattrapée, hein! J'ai bouffé du politique jusqu'à minuit, frisant l'overdose de couleurs.

Mais je crains que ça ne soit trop tard... J'ai comme qui dirait le pressentiment que quand il faudra choisir entre mon collègue-branché-sur-la-politique et moi, pour intégrer le service POL, on s'orientera plutôt vers lui. Pensez! Une journaliste politique qui regarde le tennis, même si ya le prince Felipe d'Espagne, c'est pas une excuse: c'est nul!

J'pourrai même pas virer journaliste sportive, puisqu'à mon avis, c'est presque mission impossible d'intégrer la rédaction la plus testostéronée de la boîte.

Il reste quoi? Journaliste toucourt. Ouais. De toutes façons, moi, tant que je peux regarder le tennis...

6 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai fait la même chose que toi, mais moi en plus j'ai regardé le grand prix du Canada, bah oui!!! Même pas honte:-)

Anonyme a dit…

Roh la cafteuse !!!
Bon ben je ne peux qu'ajouter que j'ai regarder le tennis à vibrer comme une histérique à chaque balle... que j'etais pour Roger.. que j'ai versé ma petite larmounette avant de prendre la poudre d'escampette direction mon petit village et en oubliant bien entendu l'essentiel...

Mais je viens, finalement, de réaliser que c'est cool la vie de journaliste !!^^
Tranquille au taf, télé en marche, casque aux écoutilles... crie à tue-tete pro-Nadal... Mouai je vais penser à aller chercher du taf en Belgique, moi!

Sophie a dit…

j'ai pas crié, Pocket!! Ca aurait fait désordre dans la rédac', quand même. Bon, j'ai quand même pas mal soufflé, désapprouvé, râlé et exulté. Mais tout ça sans piper un mot. Chuis trop forte!!! ;)

@ Clo: t'as raison, faut pas avoir honte! :) Zut après tout, hein!

violette a dit…

j'ai toujours adoré l'expression "piper mot". Je trouve dommage qu'on ne l'utilise pas plus, non, vous trouvez pas ?

tiens ça me donne une idée...

Anonyme a dit…

Maaaais non Sophie! Moi adore ce genre de grand évènement télévisuel (je parle des élections), je me suis dit que j'en entendrais bien assez de 18 à 24 heures pour pouvoir me délecter du match de l'année... sauf que moi, j'aimerai tout de même bien voir le grand Roger gagner. Contre Nadal si possible, si c'était quelqu'un d'autre, cela n'aurait pas la même saveur.

Unknown a dit…

Je ne suis pas d'accord, il n'y a pas QUE de la testostérone chez les sportifs ;)

Tu aurais dû suivre la F1 aussi, y'a eu le vol plané de l'année Oo Un mur de face à 250 km/h et le gars s'en sort avec une cheville foulée et une ptite commotion... On n'arrête pas le progrès !

Et vivre tout ça dans la fourmillière de Reyers, c'était assez chic je trouve, perso. Vous voulez un ragot ? J. M. (oui, préservons son anonymat tant qu'à faire) est + champagne que bière (donc + bar de la télé bar de la radio lol) Mais chuuuuut. ;)