22 janvier 2007

Sophie: 3 - Procrastination: 0

Depuis samedi, je me sens une autre femme. Une femme conquérante. Il faut dire que j'ai osé faire ce que je n'osais pas depuis 6 mois, ou presque. Pour la première fois depuis longtemps, j'ai vaincu ma procrastination.

Je suis une procrastinatrice assidue, j'avoue. A mon grand désespoir, je pousse, je repousse et j'"oublie" soigneusement ce que je dois faire. Des tâches peu agrébles, s'entend. Car la procrastination c'est ça: toujours remettre au lendemain, au point que ça peut devenir handicapant ou gênant. Bref, c'est reporter un travail de longue haleine jusqu'à la dernière limite de faisabilité, c'est repousser de jour en jour (voire de mois en mois) une visite chez quelqu'un pour passer reprendre un truc, c'est se dire que demain, on lavera/repassera/appellera/... sans jamais s'y mettre réellement.

La Sophie de ce week-end a pulvérisé quelques-uns de ces boulets qui traînaient à sa patte... J'étais bien décidée à avoir un week-end actif, rempli de petites courses que je n'aurais pas pu faire la semaine, et d'une visite éclair chez mes parents (faut bien faire sa lessive et le stock de linge... sorry les parents...). Je voulais aussi passer à Huy acheter des bottes que j'avais repérées. Et j'ai également décidé qu'il était temps que j'aille rechercher mon appareil photo non loin de Huy.

Il faut dire que je l'avais oublié un soir du mois d'août, lors d'un reportage. J'avais très vite remarqué que je l'avais oublié, mais... j'avais eu la flemme de repartir dans l'autre sens pour aller le rechercher... Comme en plus, j'étais en plein mémoire, je me suis grouillée de rentrer chez moi (ouh! la bonne excuse!) et j'ai commencé à repousser le moment d'aller le récupérer.

Ce n'est pas du je m'en foutisme, pas du tout même. C'est juste un manque flagrant de courage, combiné à une surdose d'imagination. Car évidemment, j'ai imaginé les gens qui gardaient mon appareil m'accueillir avec des ptits cailloux pointus qu'ils me jetteraient dans les yeux, je me suis dit qu'ils l'avaient peut-être même déjà revendu, en désespoir de cause (puis pour se venger aussi un peu), qu'ils me feraient la leçon, ou pire, me regarderaient avec désapprobation et un peu de moquerie dans le regard. Que ce serait horrible, quoi!

Sur le chemin me menant à Huy, je suis arrivée à la conclusion qu'il FALLAIT que je commence par aller rechercher mon appareil. Et que mes nouvelles chaussures seraient alors une forme de récompense pour mon acte de bravoure. J'ai vraiment dû m'accrocher à la vision de ces bottes magnifiques (promis, je ne regarderais pas à la dépense) pour arriver à ne pas faire demi-tour, puis à sortir de ma voiture. J'avais des crampes dans le ventre et le rouge aux joues.

Petit exercice mental de bonnes et moins bonnes excuses à présenter. "Euh bonjour, vous vous souvenez de moi? J'étais portée disparue en montagne depuis quelques mois, je viens de rentrer et je viens directement chez vous rechercher mon appareil"? Euh non. "Vous vous demandiez où j'étais pendant tout ce temps? J'avais pas envie de vous voir, mais je suis passée au-dessus. Mon appareil me manquait trop"? Non plus... "Bonjour, je me demandais si vous aviez toujours mon appareil photo..." YESSSSSSS! C'est sobre, c'est court, et ça ne mérite pas d'explication. D'où le slogan: Never complain, never explain.


Une fois dehors, j'ai béni le ciel qu'il me reste encore quelques boulets au pied parce que sinon, je me serais certainement envolée. C'est fou ce qu'un boulet de six mois peut peser lourd... J'aurais bien téléphoné à tout mon répertoire pour annoncer la merveilleuse nouvelle, mais j'avais mieux à faire: il fallait que j'aille acheter ces fameuses bottes!

En rédigeant ces lignes, je me rends compte que les bottes me rendent plus ou moins dingue, au point de me faire commettre des choses que jamais en temps normal... Vous vous souvenez des bottes-qui-coûtaient-aussi-cher-que-mes-deux-pneus, voici donc les bottes-qui-me-font-aller-rechercher-mon-appareil-photo...

Finalement, ma cerise sur le gâteau ne sera consommable que la semaine prochaine (comprendre: j'ai commandé mes chaussures et je les aurai samedi prochain). En fait, j'ai flashé pour un modèle, mais dans ma pointure, il n'y avait plus qu'en brun. Je vous épargne les détails, mais je les voulais en fait en noir. Chance: il n'en reste plus qu'une seule paire pour toutes les succursales, désormais réservée à mon nom, donc.


La morale de l'histoire? Quand j'y pense, je serais vraiment prête à faire n'importe quoi (ou presque) pour une paire de bottes...

Aucun commentaire: