12 septembre 2005

Handicapée de la communication

Il y a des phrases qui font mal. De ces mots qu'on préférerait ne pas entendre. L'autre jour, "on" m'a rappelé que je suis une handicapée de la communication, une autiste des relations sociales, une "pas gâtée de l'amitié". Le "on" en question, c'est ma mère, et on peut dire qu'elle m'a prise en traître. Au détour d'une journée où rien ne laissait présager l'orage, elle m'est tombée sur le râble. Ya pas à dire, l'attaque par surprise a encore de beaux jours devant elle.

C'est vrai que j'ai longtemps été peu douée pour l'amitié. Adolescente qualifiée d'intello, j'ai connu une scolarité solitaire. Pas de véritable amie, de celles qu'on voit dans les films américains, à-la-vie-à-la-mort, etc. Je donnais l'impression d'être froide, hautaine, prétentieuse. J'étais malheureuse et complexée.

Je suis partie en Flandres à 18 ans. Ca fait un peu grand voyage, dit comme ça, et dans un sens, ça l'est. J'ai connu la barrière de la langue. Le brin d'humour que je m'étais forgé (ironie et deuxième degré) passe très mal en néerlandais, j'ai eu le temps de m'en rendre compte. Je me suis heurtée à un mur de silence, et même les filles que je considérais comme des amies se sont détournées. A l'époque, j'étais tellement mal que je ne voyais pas non plus les gens qui restaient, ces filles qui, malgré ma mauvaise humeur, malgré mes plaintes continuelles, m'ont supportée toute une année sans se plaindre en retour. Avec le recul, je me rends compte combien elles ont été courageuses, et comme elles ont dû souffrir, à m'écouter me plaindre tout le temps.

Si un jour elles tombent sur ce blog (c'est tout de même peu probable), qu'elles sachent que je m'en veux, et que je leur dis merci !

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