J'ai des sales manies. Des tics, des ptits tocs, dont il est difficile de se débarrasser. Chronique des tics et tocs.
J'ai arrêté depuis longtemps de me demander quand j'ai commencé à me ronger les ongles. Parfois, je me dis que je devais déjà grignoter mes doigts dans mon berceau. Ou que j'ai imité ma mère et que j'ai oublié de perdre cette sale habitude. J'ai donc depuis la nuit des temps "tiré les ptites peaux", rongé les bouts d'ongles, saigné, eu mal, mais rien n'aurait pu m'arrêter. Bien sûr, j'ai connu les "demain j'arrête", les "de toutes façons, j'arrête quand je veux", les "zut! bah, ce sera pour la prochaine fois!", les doigts en gants de vaisselle, les ongles rikikis qu'on est gêné de montrer.
Il faut dire que j'ai fait du piano. Si, ça a un rapport. Quand je suis arrivée à ma première leçon de piano, ma prof a regardé mes ongles et m'a lancé: "tu te les ronges? Parfait!" Jamais je n'aurais cru qu'on pourrait me féliciter pour "ça". Je m'en suis donc donné à coeur joie, et je suppose que j'ai dû m'en servir comme excuse. Le piano n'aime pas les longs ongles...
L'année suivante, par contre, le vent a tourné. Nouvelle prof, nouvelle politique: elle a paru désolée que je me ronge les ongles. "C'est tellement plus joli quand ils sont un peu longs!" J'ai donc dû passer à l'inspection toutes les semaines. Les cours de piano ont commencé à ressembler à des séances de manucure. Ce que je sais, c'est que ça ne m'a pas dégoûtée de ronger mes ongles, loin de là.
L'année suivante, je suis tombée sur un prof qui se foutait royalement de l'état de mes mains! J'ai donc saigné sur le clavier (il m'a fait une remarque), eu les ongles qui faisaient "tic tic" et qui m'empêchaient de bien jouer.
Là, ça y est, c'est décidé, j'arrête. Oui, c'est fi-ni, je ne me ronge plus les ongles! J'ai testé les faux ongles et j'me suis rendu compte que c'était quand même mieux les vrais. Ma nouvelle meilleure amie est donc devenue... ma lime à ongles, indispensable pour éviter les aspérités qui pourraient attirer la dent avide.
Depuis que j'ai arrêté, j'ai développé une autre sale manie: je m'arrache les cheveux. Bien sûr, je le faisais déjà avant, mais je me rends compte qu'elle a considérablement augmenté depuis que je n'ai plus mes mains en bouche. J'arrache, je chipote, puis je jette. Au rythme que j'atteins maintenant, dans deux mois, je suis chauve.
Aidez-moi, achetez-moi un antistress !!