10 octobre 2005

Je vois la ville en rose

C'est dingue de se dire que je vais recharger mes batteries de câlins dans une des villes les plus noires de Belgique. Pour aller chercher du bonheur, je vais dans la ville de la misère, du chômage, des terrils, de la mine (non, pas Charleroi!), là où l'accent est souvent mâtiné de quelques insultes -bien senties- en patois italien.

Oui, pour me sentir bien, je vais à La Louvière. Oui, je sais, c'est paradoxal. Parce que, faut dire ce qui est, La Louvière, c'est moche. C'est gris, c'est plein de baraquis dans des grosses bagnoles qu'on-se-demande-comment-qu'ils-peuvent-en-avoir-de-si-grosses-avec-rien-que-le-chômage, c'est mort, ya en tout et pour tout deux rues commerçantes, trois cafés fréquentables. Et une sculpture de Paul Bury (il est mort ya pas longtemps, rendons-lui hommage avec quelques lignes de silence...)







Donc voilà, ya une sculpture de Bury, et c'est à peu près tout. Sauf qu'il y a Monsieur Léludemoncoeur. Bon, je vous l'accorde, il tourne plutôt en périphérie, mais c'est La Louvière qui a vu nos premiers émois.
Le bougre avait bon goût, et une sacrée envie que je connaisse sa ville dès le départ. Il m'a donc laissé le temps de profiter tout mon soûl (quand je dis tout mon soûl, j'étais sobre comme jamais...) de la magnifique architecture de la gare de La Louvière centre, et de la non moins mirifique fresque qui la décore.
Où j'ai appris que la ville a été réputée pour ses céramiques (d'ailleurs la fresque... est en céramique, tout juste!).
Où j'ai appris aussi qu'il fut un temps (pas si lointain, à en croire la fresque), où la ville était prospère. Si, je vous jure! Il paraît même que c'était une ville importante.
Ah! Ca!, je peux dire que quand Monsieur Léludemoncoeur est venu me cueillir à la gare, je connaissais toute l'histoire de La Louvière. J'aurais presque cru au miracle économique. Mais je m'en foutais. J'avais découvert mon prince charmant. Ok, ce jour-là il avait mis des baskets. J'ai mis cela sur le compte de la pression sociale louviéroise ("eh! mec ti! t'as pas mis t'baskets! minghia pè'!") et j'ai pardonné (oui, je sais, l'amour rend aveugle...). Il ne portait par contre ni chaîne en or, ni grosse gourmette. De même, il ne roulait pas dans une voiture tunée.
Rhaaa, un exemple du bon goût et de la sobriété.

Tout cela pour dire que plus d'un an après, La Louvière est toujours la ville où je viens chercher de la tendresse, de l'amour, et des câlins.


Oui, vraiment, je vois la ville en rose!

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