26 février 2007

Sophie franchit de nouveaux paliers

Au boulot, au début, ce n'est pas par les augmentations qu'on voit qu'on progresse dans la boîte. Il y a d'autres petits signes-qui-ne-trompent-pas qu'on fait son nid, doucement mais sûrement. Et ces petits signes, quand on est nouveau, on y est d'autant plus attentif.

Là, en quelques jours, je viens de franchir quelques paliers à la fois. J'explique. Au début, on n'a aucune responsabilité, on écrit, c'est tout. On ne fait pas de week-ends, pas d'horaires bizarroïdes (très tôt ou très tard), on ne relit pas, on ne valide pas. Bref, on est le poussin couvé par les autres.

Puis, petit à petit, les responsabilités commencent à tomber. On peut relire et valider, puis on fait des tôt, des week-ends et des tard. Et là, adieu la petite vie bien réglée, on tombe dans la "vraie vie" de journaliste.

Bon, ok, je ne vais pas exagérer et jouer les Cosette. Ici, on est sans doute beaucoup plus peinards que dans des quotidiens où on est sur la brèche du matin au soir, week-ends souvent compris.

Vendredi passé, Monsieur Zeboss (mon chef) m'a appelée dans son bureau. Motif: "Bon, Sophie, je crois que le temps est venu de passer à la vitesse supérieure. En mars, tu fais ton premier week-end." Bam! Dans les dents.

Moi qui m'étais imaginé que j'étais tranquille pour six mois au moins... me voilà refaite! ;) Bon, je vais pas râler. En fait, je suis même plutôt contente. Si on me permet de faire des week-ends (et donc de valider), ça veut dire qu'on a quand même envie un ptit peu de miser sur moi. Bref, une perspective de plus de voir mon contrat renouvelé.

Aujourd'hui, lundi, les collègues tombent comme des mouches. Je crois qu'il y a huit malades, en tout. Beaucoup de flamands, certes, mais aussi quelques éléments francophones qui bouleversent l'horaire.

Résultat: demain, je suis en observation auprès de la journaliste qui fait de l'international et... vendredi, je m'occupe du desk toute seule! Avec la validation et tout et tout!


Beuh, j'vous dis pas comme je suis zen. Faut que j'en profite, parce qu'à mon avis, jeudi soir, je vais pas dormir... de stress!

16 février 2007

Le temps passe et je deviens vieille

Depuis quelques jours, une publicité attire, plus que les autres, mon regard. Elle ne casse rien, n'est même pas rigolote, et se compose d'un simple slogan, et pourtant...

C'est sans doute lié au fait qu'elle vante les mérites d'un anti-rides, l'Ultra-lift d'une marque aimant les fruits. Ceux qui me connaissent savent que je ne souffre pas encore d'un âge canonique. Ya même des plus âgés que moi, dans mon entourage! (si! si!) Tenez, Monsieur Léludemoncoeur par exemple. A l'en croire, l'année de ma naissance, il avait déjà tout fait! Il avait jeté des cailloux sur l'autoroute (on s'amusait avec un rien, à l'époque!), il avait déjà fait quatre overdoses... de Nutella, avait lu Nietzsche, Kant et les Schtroumpfs en italien et avait déjà fait craquer la moitié de la cour de récré.


Mais je m'égare... Bref, en gros, j'arrive à l'âge fatidique auquel l'horloge biologique des femmes sonne un bon coup. Non, pas pour mettre en route le premier des repeupleurs de la Belgique, mais pour commencer à se tartiner d'anti-rides!

Depuis que je suis en âge de lire des magazines féminins, et surtout de les acheter, je lis que 25 ans, c'est l'âge du premier anti-rides. Si, je vous jure! Flair, Marie-Claire, Elle et surtout Jeune et Jolie ne peuvent tout de même pas se tromper. Quand Monsieur Léludemoncoeur m'a ri au nez, c'est l'argument que je lui ai sorti. Et j'ai entendu un gromellement du style "ouais, ces trucs vendus aux démons de la publicité et du capitalisme!..."

Bon, aucun soutien à attendre de ce côté-là... ;) Chaque jour cependant, je scrute mon visage: mes fossettes, le contour de ma bouche, le contour des yeux et les poches en-dessous pour traquer les premières ridules. Il semble bien que pour le moment, il s'agisse surtout de mini-rides d'expression. Ouf! Là-dessus, je me force à être souriante plutôt qu'à tirer la gueule, histoire que mes premières rides ne soient pas ces plis de dureté que décrivent si bien les écrivains.

Le coup de grâce est tombé quand je suis allée chez l'esthéticienne (oui, la même qui prend les appels téléphoniques, pour ceux qui suivent). C'est à chaque fois la petite stagiaire qui m'épile. Là, on commence à parler rides et la gamine (vingt ans, tout de même!!!) me lance: "oh oui! moi, ça fait déjà au moins deux ans que j'en mets tous les jours, de l'anti-rides! Je ne voudrais pas en avoir trop vite!"


J'ai cru que je prenais dix ans d'un coup.

07 février 2007

Un mot: parfait.

J'en hurle encore de rire, intérieurement. Et je découperais bien l'article pour l'encadrer et m'en repayer une bonne tranche quand j'ai pas le moral. Merci Emmanuelle P. pour ton enthousiasme et ta verve journalistique.


Vosu ne comprenez rien? attendez une minute, j'vais vous expliquer. Hier matin, on a reçu au boulot deux communiqués de presse de la police fédérale dont un pour dire que la police recrute. Et alors, me direz-vous? Boh, je trouve que c'est pas mal. Ils vont engager 2000 personnes cette année, et les prochaines années aussi, sans doute. C'est cool de participer au redressement du taux d'emploi, comme ça. J'ai fait ma ptite dépêche tranquille, puis je n'y ai plus pensé.

Et ce matin, il y a un compte-rendu d'Emmanuelle P. dans le journal dont elle est l'égérie (c'est un journal qui fait la part belle au sport, vous me suivez?). C'est moins... froid et factuel que dans ma dépêche, je dois dire... C'est même plutôt... comment dire?... un peu exalté.


Un exemple, Jacques? (voir le Jeu des Dictionnaires ;) ) Le chapeau (la synthèse de l'article, tout au début) commence déjà très fort: "Envie d'un métier passionnant, valorisant et permettant une carrière complète et diversifiée..."

Mais elle ne s'arrête pas là, pour notre plus grand bonheur! Lisez plutôt: "S'engager pour la vie à la police. Et pourquoi pas, à l'heure où les séries policières sont diffusées sur toutes les chaînes? Il est vrai que l'on constate un réel attrait pour ce métier passionnant.
Mais les films ne sont sont qu'une partie de l'iceberg. Entrer dans la police, c'est accéder à une maison qui vous offre de multiples accès. Et afin de bien faire connaître toutes les perspectives de carrière, la police a décidé de faire comme au cinéma, autrement dit de réaliser un film. Nous avons eu l'occasion de le voir hier dans une salle du Kinépolis, à Bruxelles. Un mot: parfait.
Ce film, disponible en DVD, explique parfaitement ce qu'est la police. (...) Destiné au recrutement, ce film qui dure trente minutes (on ne voit pas le temps passer, promis!)..."

Roaaar, j'en ris encore! Franchement, je ne regrette qu'une chose: avoir traité l'info sur communiqué au lieu d'aller à la conférence de presse. JE veux absolument voir à quoi elle ressemble!

06 février 2007

Une fille d'expérience...

J'adore faire des expériences, des ptites évaluations, comme ça, juste pour moi, juste pour tester. Ma dernière idée en date: respecter les limitations de vitesse et voir l'impact que ça a sur mon plein d'essence.

Parce que c'est vrai que j'aime la vitesse, j'aime -c'est mesquin- aller plus vite que les autres voitures, j'aime mettre le moins de temps possible pour aller au boulot ou en revenir. J'crois que j'dois un peu être mec dans ma tête... Tiens, j'aime tellement la vitesse que mes soeurs m'ont surnommée "Taxi", j'sais pas pourquoi!

Mais l'ivresse de la vitesse, ça a un coût. Financier, d'abord. Au fil des mois, ma facture de "passages à la pompe" s'allonge un peu plus, et ma gueule aussi, j'dois avouer. Parce que bon, c'est pas que je suis bassement matérialiste (quoique...), mais le boulot ne me rembourse pas les (nombreux) kilomètres que je fais pour lui... Bonjour le jackpot!

Ca a aussi un coût émotionnel. A force d'appuyer à fond la caisse sur le champignon, j'suis quand même vachement stressée. J'injurie, je m'énerve, j'injurie de nouveau, je freine, et je me prends parfois de sérieux coups de stress.

Ca a enfin un coût environnemental. C'est bien connu, plus on roule vite, plus on pollue. Si on freine souvent et brusquement, c'est encore pire (puis bon, faut changer les pneus plus souvent...). Donc la nature ne me disait pas merci non plus.

Moi, il ne faut pas grand chose pour faire vibrer mon côté écolo. Je sais déjà que je trierai mes déchets, que je baisserai le thermostat d'un degré, que j'aurai des panneaux solaires et tout et tout. Bref, quand on fait les comptes: facture + stress + environnement, c'est pas glorieux et ça m'a donné envie de faire ma ptite expérience.

Depuis mon plein hier avant le boulot, j'ai donc levé le pied. Maximum 120 km/h sur l'autoroute, ça me change. Faut dire que j'avais le temps, vu que j'étais partie trois fois trop à l'avance. Je me suis garée à Bruxelles, super zen et heureuse d'être là. Wouaw! ouaip, j'étais énervée par personne, j'avais pris mon temps, et je n'étais absolument pas en retard. bref, tout bénef!

Le soir, je me suis forcée à faire pareil. Ouaip, parce que quand on termine à 21h, on a juste envie de foncer pour arriver le plus vite possible à la maison! Mais non, là, j'ai respiré un grand coup et j'ai ralenti.

On pourrait croire que la soupe était froide quand je suis rentrée, mais en réalité, je n'ai sans doute "perdu" que trois ou quatre minutes, pas plus. Et Monsieur Léludemoncoeur a accueilli une chérie plus détendue et qui n'a pas eu besoin d'une période de décompression.

Et du côté du portefeuille? Pour le moment, après plus de 180 km, la jauge de mon plein reste fièrement sur un quart du plein. Alors que quand je gaze, j'arrive péniblement à 120 km pour un quart de plein. Un tiers de mieux, c'est quand même pas mal!


Je savais bien que je ne devais pas refouler mon côté namurois!!!


edit 07/02: Hier soir, j'ai même testé le 80 km/h sur autoroute!! Ouais, bon, ok, yavait quasi une tempête de neige, mais bon, c'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de rouler à du 80 km/h, voire du 70...